Méditation du jour
De la tristesse à l’allégresse
« C’était pour cet enfant que je priais, et l’Éternel a exaucé la prière que je lui adressais » (1 Sam. 1:27).
Nous avons tous une image de ce à quoi doit ressembler une famille de croyants, l’église locale ou même l’église dans son ensemble. Nous voulons que les membres de l’église soient désireux d’étudier la Parole de Dieu, comme les croyants de Bérée (Actes 17:11), avec une vie de prière active et un engagement dans la mission. Bien entendu, une église vivante et spirituellement puissante est composée de familles consacrées, des familles qui étudient la Parole de Dieu et ont pour habitude quotidienne de prier et de louer Dieu.
Je vous invite à voyager dans votre esprit jusqu’au temps des juges. Ce fut l’une des périodes les plus troublantes de l’histoire du peuple d’Israël. La détérioration morale et spirituelle est évidente ; cette période peut être appelée le Moyen Âge de l’Ancien Testament.
Les deux premiers chapitres du livre de 1 Samuel présentent la vie réelle, sans retouche, d’une famille de cette époque. Elkana rassemble tous les membres de sa famille chaque année et se rend à Silo, le centre spirituel et religieux d’Israël, « pour se prosterner devant l’Éternel des armées et pour lui offrir des sacrifices » (1 Sam. 1:3). Voir toute la famille se diriger vers le lieu de culte public était une chose qu’on pourrait apprécier à cette époque, comme c’est le cas aujourd’hui.
Au lieu de cela, la réalité derrière les apparences était bien différente. Selon les coutumes de l’époque, si une famille n’avait pas d’enfants, certains maris prenaient une seconde épouse. Tous ces exemples dans la Bible parlent des conséquences négatives d’un tel faux pas, et le cas d’Elkana ne fait pas exception.
Une famille et une nation en crise
Le narrateur présente les relations tendues au sein de cette famille. Précisément au moment où ils avaient le plus besoin d’une attitude joyeuse pour que leur adoration soit une véritable expérience du cœur, tout se transformait en amertume, en conflit et en déception. Elkana avait deux épouses – Peninna et Anne – et il y avait une grande tension entre elles. Même dans le lieu de culte, Peninna dénigrait constamment Anne parce que celle-ci était sans enfant, et cela avec des mots qui blessaient son âme (1 Sam 1:6). La seule chose qu’Anne pouvait faire était de se retirer de la célébration en larmes. Une famille en crise spirituelle et relationnelle montrait en fait ce qui se passait à cette époque à une autre échelle, au niveau de la nation tout entière.
Les pèlerins de tout le pays venaient à Silo pour une seule raison, pour adorer. Ceux qui -en ce lieu- auraient dû conduire tout le peuple dans l’acte saint d’adoration « ne connaissaient point l’Éternel » (1 Sam. 2:12). C’est la principale raison de la crise morale et spirituelle que le peuple d’Israël traversait. Le compromis menait au conflit et au chaos. Les ennemis extérieurs attaquaient la nation (1 Sam. 4-7), et la corruption régnait à l’intérieur. Les fils d’Éli, le souverain sacrificateur, étaient coupables d’un grand péché parce qu’ils « méprisaient les offrandes de l’Éternel » (1 Sam. 2:17).
Nous voyons dans cette triste histoire que la stratégie du diable est de ruiner les enfants de Dieu. Lorsque l’adoration est absente ou devient un échec au niveau personnel, familial ou ecclésial, la victoire du diable est assurée. Pour cette raison, « La parole de l’Éternel était rare en ce temps-là, les visions n’étaient pas fréquentes » (1 Sam. 3:1). Comme Anne, qui ne pouvait pas avoir d’enfants, Israël était devenu un peuple stérile, une terre stérile et infructueuse.
Dieu est toujours à l’œuvre
La plus irréfutable preuve que Dieu ne nous abandonne pas se trouve dans le livre des Juges, les livres de Samuel, la Bible toute entière, et est surtout la croix au Golgotha. Dieu est à l’œuvre, mais il choisit des gens pour réaliser ses plans.
Il choisit Anne, une femme ordinaire qui n’était pas une prophétesse comme Déborah ou Hulda , mais qui avait une sensibilité spirituelle et la crainte de Dieu. Son nom apparaît sur les pages des Saintes Écritures aux côtés de ceux des grands hommes de foi pour la simple raison qu’elle priait. Grâce à sa prière, l’histoire du peuple d’Israël prit une nouvelle direction. Si elle n’avait pas prié, parlerions-nous aujourd’hui de Samuel, le prophète et le juge, dont le leadership a entraîné une véritable réforme morale et spirituelle ? C’est lui qui a assuré la transition de la période des juges à la monarchie. Il pleura Saül, mais il eut le privilège d’oindre David, un homme « selon le cœur de l’Éternel » (1 Sam. 13:14), comme roi.
Anne désirait ardemment devenir mère, et le fait d’être sans enfants était une honte dans sa culture, un signe du déplaisir divin. Peu à peu, cependant, son rêve s’était évanoui et était devenu l’objet des moqueries de Peninna. Cette fois, cependant, lorsque Peninna se moqua d’elle, Anne fit quelque chose de tout à fait inhabituel. Elle se leva de table, non pas pour aller pleurer dans la solitude, mais pour porter le fardeau de son âme devant Dieu dans la prière. L’expression maintes fois répétée à propos de cet événement est « devant l’Éternel » (1 Sam. 1:12). « Devant l’Éternel », elle prie et pleure ; elle fait une promesse ; elle demeure là, longtemps, et peut-être serait-elle restée plus longtemps si elle n’avait pas été interrompue par Éli, le souverain sacrificateur.
Cette expression est consacrée dans l’Ancien Testament : l’adoration devait avoir lieu devant l’Éternel. C’est Dieu et non l’homme qui devait être le centre de l’adoration. Combien nous avons aujourd’hui besoin d’une telle adoration, dans laquelle le chant, la prière, la prédication ou tout autre élément de l’adoration sont présentés au Seigneur et non à d’autres personnes !
Anne demanda à Dieu un enfant, et elle exprima clairement la raison pour laquelle elle faisait une telle demande. Ce n’était pas pour que la moquerie cesse ou que la honte de l’infertilité disparaisse, mais pour faire à Dieu un don, le plus précieux des dons, un enfant. Anne sait qu’une véritable relation avec Dieu, comme toute relation, se développe non seulement en demandant, mais également en donnant. C’est pourquoi sa prière est unique dans la Bible et devient un vœu (1 Sam. 1:11). Le don d’Anne, tout comme celui de Marie (Jean 12:1-8), est si précieux parce qu’il s’agit d’un don de sacrifice. Elle le promet et l’accomplit de tout son cœur.
Une promesse avant de posséder
En se tenant « devant l’Éternel », Anne fait la promesse à Dieu qu’elle rendra l’enfant, et cela, avant même de l’avoir. Un vœu est une initiative de l’adorateur ; c’est un acte d’adoration. Durant la période de l’Ancien Testament, la plupart des éléments du culte public étaient conditionnés par la présence des sacrificateurs. On ne pouvait pas offrir un sacrifice sans l’intercession des sacrificateurs.
Mais la promesse, ou le vœu, était alors et continue d’être aujourd’hui quelque chose qui se fait en relation directe avec Dieu, sans l’intercession d’une tierce personne. La véritable adoration a un coût. Elle coûte du temps, de la préparation, des offrandes et la dîme. David dit : « Je n’offrirai point à l’Éternel, mon Dieu, des holocaustes qui ne me coûtent rien » (2 Sam. 24:24). Mais par-dessus tout, l’adoration ne nous coûte pas à nous, elle coûte à Dieu, qui a donné son Fils. Celui qui, le premier, a promis une offrande, ce n’est pas nous, mais Dieu lui-même (Gen. 3:15). L’adoration sans offrande n’est pas une adoration!
La promesse d’Anne est la promesse de foi et d’amour. Ellen White nous dit qu’à cette époque, une telle prière était rare. La réaction d’Éli est évidente à cet égard (1 Sam. 1:14). Je crois que Dieu pourrait prononcer à son égard ces paroles : « Femme, ta foi est grande ! » (Mat. 15:28).
Anne promit que l’enfant serait « consacré à l’Éternel » (1 Sam. 1:11). En des termes particuliers, Ellen White exprime la foi, l’amour et la persévérance d’Anne : « Pour diriger ses pensées vers le Créateur, Anne n’avait rien négligé, et sa sollicitude ne se relâcha pas le jour de leur séparation. Le jeune garçon faisait tous les jours le sujet de ses prières. Chaque année, elle lui confectionnait une robe qu’elle lui apportait lorsqu’elle montait à Silo avec son mari. Dans ce petit costume, souvenir permanent de sa tendresse, chaque filament était entrelacé de prières. » Anne ne fait pas seulement des promesses à Dieu, elle tient aussi parole ! (1 Sam. 1:26, 27).
De l’espoir pour les temps difficiles
Nous pouvons apprendre de nombreuses et précieuses vérités de l’exemple d’Anne. Nous pouvons voir comment Dieu peut utiliser les expériences négatives de notre vie pour créer quelque chose de grand. Il peut utiliser les épreuves les plus douloureuses pour nous apprendre ce que signifie avoir confiance en Lui.
Anne apprit à faire confiance à Dieu pour toutes les choses qui échappaient totalement à son contrôle. Aujourd’hui, alors que j’écris ces pensées (2 avril 2020), presque tout le monde est en quarantaine, inquiet de ce qui pourrait arriver ensuite. La crainte de la contamination et de ce qui se passera demain a envahi toute l’humanité. Pour Anne, la souffrance et l’épreuve qu’elle traversait étaient un appel à la prière et à la confiance en Dieu. Elle pria, et quand elle quitta le lieu de prière, « la tristesse avait disparu de son visage » (1 Sam. 1:18, BFC). Sur son visage, il n’y avait plus de larmes, mais un sourire de joie. Grâce à la confiance et à l’espoir reçus devant le Seigneur à Silo, Anne trouva la paix avant même d’avoir reçu une réponse à sa prière. Imaginez la maison d’Elkana le jour où Anne vit l’intervention divine et la réponse à sa prière dans sa vie – quand Samuel vint au monde !
Lorsque nous venons « devant l’Éternel » dans la prière, nous reconnaissons sa souveraineté ; rien n’échappe à son contrôle. Il y a de l’espoir pour les temps de crise dans la famille, dans l’église et dans le monde entier. Nous avons un Dieu qui prend soin de ceux qui lui font confiance et qui veulent travailler pour Lui. Le chant d’Anne (1 Sam. 2:1-11) en parle. Quand vous voyez l’intervention de Dieu, vous ne pouvez pas vous arrêter de chanter !
- Si une seule prière pouvait changer l’histoire d’une nation grâce à l’intervention de Dieu, que pourrait-il se passer aujourd’hui si nous priions ?
- Quand nous nous tenons « devant l’Éternel », quelles sont les choses que nous promettons, personnellement, dans notre famille ou en tant qu’église ?
- Y a-t-il des moyens par lesquels nous pouvons également exprimer notre espoir et notre confiance en Dieu aujourd’hui ?
- Pourquoi pensez-vous qu’Anne fut capable d’accomplir son vœu et d’apporter sa précieuse offrande alors qu’elle se rendait compte de la condition spirituelle corrompue des chefs religieux à cette époque ?
Je promets :
De réserver les premiers moments de la journée pour communier avec le Seigneur à travers la prière, l’étude de la bible, de l’esprit de prophétie, de la leçon de l’école du sabbat, et à travers le culte familial.
