« Câest pourquoi je vous dis : Ne vous inquiĂ©tez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vĂȘtus. La vie nâest-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vĂȘtement ? » Mt. 6.25
Lâamour Chez beaucoup, le but capital de la vie,âlâobjet qui justifiera nâimporte quelle somme de travail,âcâest de se trouver toujours en accord avec la derniĂšre mode. Instruction, santĂ© et confort, tout est sacrifiĂ© sur lâautel de la mode. MĂȘme dans les arrangements de la table, la mode et le dĂ©sir de paraĂźtre exercent leur influence nĂ©faste. La prĂ©paration hygiĂ©nique des aliments ne revĂȘt Ă leurs yeux quâune importance secondaire. La prĂ©paration dâune grande variĂ©tĂ© de plats absorbe du temps, de lâargent, et un travail ardu, et tout cela sans profit. On est peut-ĂȘtre Ă la mode quand on sert une demi-douzaine de plats au mĂȘme repas; mais cette coutume est nĂ©faste pour la santĂ©. Câest une mode que les hommes et les femmes de sens devraient condamner par la parole et lâexemple. Ayez quelques Ă©gards pour la vie de votre cuisiniĂšre.»La vie nâest-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vĂȘtement?» (Mt.6:25)
De nos jours, les devoirs domestiques absorbent presque tout le temps de la mĂ©nagĂšre. Combien il serait plus avantageux pour la santĂ© de la famille que les prĂ©paratifs de la table soient plus simples! Des milliers de vies sont annuellement sacrifiĂ©es sur cet autel,âvies qui eussent pu ĂȘtre prolongĂ©es si ce nâavait Ă©tĂ© cette sĂ©rie interminable de devoirs imaginaires. Nombre de mĂšres descendent dans la tombe, qui, avec des habitudes plus simples, eussent pu vivre pour ĂȘtre en bĂ©nĂ©diction Ă leur famille, Ă lâEglise et au monde.
Satan est lâinventeur de ces coutumes dont notre sociĂ©tĂ© moderne est affligĂ©e, et plusieurs des zĂ©lateurs de la mode ne trouvent rien de mieux Ă faire que de consacrer les heures prĂ©cieuses du temps de grĂące Ă faire des efforts presque infructueux pour se conformer Ă ses dĂ©crets qui changent presque chaque jour. Quel compte pourront-ils rendre au jour du jugement au Dieu qui a des droits indĂ©niables sur leur temps, leurs forces, et toutes leurs facultĂ©s?
Ce cri se fait entendre tout au travers du pays: «OĂč trouver une bonne mĂ©nagĂšre, qui sache bien faire la cuisine?» La pĂ©nurie de bonnes mĂ©nagĂšres et de bonnes cuisiniĂšres a quelque chose dâalarmant. Si cet Ă©tat de choses continue, il sera bientĂŽt impossible de trouver une bonne servante.
Mais quelle est la raison pour laquelle nos jeunes filles redoutent tellement les travaux domestiques? La grande raison est que ce travail a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme humiliant. En gĂ©nĂ©ral, la cuisiniĂšre nâa pas Ă©tĂ© lâobjet de la considĂ©ration Ă laquelle elle avait droit. Jâai vu des parvenus, qui semblaient avoir perdu leur bon sens avec leur pauvretĂ©: ils sont devenus superficiels en toutes choses. Des couturiĂšres, des typographes, des lectrices dâĂ©preuves, des comptables ou des institutrices, se considĂšrent comme trop aristocrates pour frayer avec la cuisiniĂšre.
Ces idĂ©es se sont rĂ©pandues dans presque toutes les classes de la sociĂ©tĂ©. On fait sentir Ă la cuisiniĂšre que ses occupations la placent bien bas dans lâĂ©chelle sociale, et quâelle ne peut pas sâattendre Ă ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un membre de la famille. Y a-t-il donc lieu de sâĂ©tonner que des jeunes filles intelligentes prennent de prĂ©fĂ©rence quelque autre vocation? Peut-on encore ĂȘtre surpris de constater quâil y a si peu de cuisiniĂšres instruites? Tout ce dont on peut sâĂ©tonner, câest quâil y en ait encore autant qui consentent Ă se soumettre Ă un tel traitement.
La cuisiniĂšre remplit une place importante dans la maison. Elle apprĂȘte les aliments qui doivent entrer dans lâestomac pour former le cerveau, les os et les muscles. La santĂ© de tous les membres de la famille dĂ©pend en grande mesure de son habiletĂ© et de son intelligence. Jamais les travaux domestiques ne recevront lâattention quâils mĂ©ritent jusquâĂ ce que celles qui sâen acquittent fidĂšlement reçoivent les Ă©gards auxquels leurs dĂ©licates fonctions leur donnent droit.
Lâamour du moi, le culte du moi, lâidolĂątrie du moi, ont fait peser sur les Ă©paules des femmes un joug intolĂ©rable. Elles sont Ă©crasĂ©es sous le poids de lourds fardeaux. Et toute cette fatigue quâelles sâimposent en faveur de la mode nâapporte en retour que souffrance et oppression. Christ, dont le regard pĂ©nĂ©trant transperçait le voile des siĂšcles consĂ©cutifs, vit lâĂ©tat de choses actuel, et câest Ă ces pauvres esclaves quâil adresse cette prĂ©cieuse invitation: «Venez Ă moi, vous tous qui ĂȘtes fatiguĂ©s et chargĂ©s, et je vous donnerai du repos.» Mt. 11:28, 29
Le Morning Watch est premier plan de lecture du dĂ©partement de la Jeunesse Adventiste paru pour la premiĂšre fois en 1908, soit un an avant lâintĂ©gration officielle du dĂ©partement dans lâorganigramme de lâEglise.
Le Morning Watch mis en ligne depuis janvier 2020 est lâĂ©dition de lâannĂ©e 1908.