Au temple, seul le grand-prêtre pouvait approcher de la présence de Dieu dans le Lieu très saint pendant le Jour des Expiations, et avec une nuée d’encens protectrice, ou bien c’était la mort (Lv 16.2, 12, 13). Ésaïe vit le Seigneur, alors qu’il n’était pas le grand- prêtre, et qu’il ne brûlait pas d’encens ! Le temple se remplit d’encens (Es 6.4), rappelant la nuée dans laquelle la gloire de Dieu apparaissait pendant le Jour des expiations (Lv 16.2). Impressionné et pensant que c’en était fini de lui (comparez avec Ex 33.20; Jg 6.22, 23), Ésaïe poussa un cri, conscient de son péché et du péché de son peuple (Es 6.5), qui fait penser à la confession du grand-prêtre au Jour des expiations (Lv 16.21). «Debout, dans la lumière éblouissante de la présence du Saint des Saints, Ésaïe comprenait que s’il était abandonné à son imperfection et à sa déficience, il ne pourrait jamais s’acquitter de la mission à laquelle il était appelé. » Ellen G. White, Prophètes et rois, p. 234-235.
Pourquoi le séraphin a-t-il utilisé une braise, ou un charbon ardent, tiré de l’autel pour purifier la bouche d’Ésaïe ? Es 6.6, 7.
Le séraphin expliqua que le fait de toucher la bouche du prophète enlèverait sa culpabilité et son péché (Es 6.7). Le péché en question n’est pas spécifié, mais il ne faut pas le cantonner à des paroles mauvaises, car la bouche ne signifie pas seulement la parole, mais également la personne qui la prononce, dans sa totalité. Ayant reçu la purification morale, Ésaïe pouvait désormais offrir une louange pure à Dieu.
Le feu est un agent de purification, car il consume l’impureté (voir Nb 31.23). Mais le séraphin utilisa un charbon tiré d’un feu particulier, un feu saint, celui de l’autel, que Dieu lui-même avait allumé et qui devait être perpétuellement entretenu (Lv 6.12). Ainsi, le séraphin sanctifia Ésaïe, et le rendit pur. Ce n’est pas tout. Dans l’adoration au sanctuaire, ou temple, la principale raison pour laquelle on prenait un charbon de l’autel, c’était pour allumer l’encens. Comparez avec Lévitique 16.12, 13, où le grand-prêtre doit prendre un encensoir rempli de charbons tirés de l’autel et s’en servir pour brûler l’encens. Mais dans Ésaïe 6, le séraphin applique le charbon sur Ésaïe à la place de l’encens. Tandis qu’Ozias voulait offrir de l’encens, Ésaïe est devenu comme de l’encens ! De la même manière que le feu sacré allume l’encens afin que la maison de Dieu soit remplie d’un parfum sacré, il éclaire le prophète afin qu’il répande un message sacré. Ce n’est pas un hasard si dans les versets suivants d’Ésaïe 6 (Es 6.8 et suivants), Dieu envoie Ésaïe vers son peuple.
Lisez dans un esprit de prière la réaction d’Ésaïe (Es 6.5) à sa vision de Dieu. De quelle manière y voit-on une expression du problème fondamental, celui d’un peuple pécheur existant dans un univers créé par un Dieu «saint, saint, saint » ? (Es 6.3). Pourquoi Christ sur la croix était-il la seule réponse possible à ce problème ? Qu’est-il arrivé à la Croix qui a résolu ce problème ?