(JEAN 8:47)
INTRODUCTION
RĂ©cemment, jâai lu lâhistoire dâun pĂšre espagnol qui a dĂ©cidĂ© de se rĂ©concilier avec son fils, parti Ă Madrid. Plein de remords, le pĂšre a placĂ© cette annonce dans le journal : «âPaco, retrouve-moi Ă lâhĂŽtel Montana mardi Ă midi. Tout est pardonnĂ©. Papaâ». Comme Paco est un nom frĂ©quent en Espagne, lorsque le pĂšre est arrivĂ© Ă lâhĂŽtel, il a trouvĂ© huit cents jeunes gens du nom de Paco, tous attendant leur pĂšre.
Câest vrai, les gens ont dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de pardon. Un grand prĂ©dicateur et Ă©crivain a Ă©crit quelques mots qui expriment trĂšs bien le dĂ©sir ardent de Dieu de faire vivre Ă chacun de ses enfants lâexpĂ©rience du pardon :
Si notre plus grand besoin avait Ă©tĂ© lâinformation, Dieu nous aurait envoyĂ© un Ă©ducateur. Si notre plus grand besoin avait Ă©tĂ© la technologie, Dieu nous aurait envoyĂ© un scientifique. Si notre plus grand besoin avait Ă©tĂ© lâargent, Dieu nous aurait envoyĂ© un Ă©conomiste. Si notre plus grande folie avait Ă©tĂ© lâamusement, Dieu nous aurait envoyĂ© un comĂ©dien. Mais notre plus grand besoin Ă©tait le pardon, «âalors Dieu nous a envoyĂ© un Sauveurâ!â» (Charles R. Swindoll. More than 1001 illustrations and quotes from Swindoll (Nashville, Tennessee : Nelson Group, 2007). p. 345.)
DĂVELOPPEMENT
Le livre de Jean, chapitre 8, raconte un incident dramatique qui sâest produit un jour oĂč JĂ©sus enseignait sur les marches du temple Ă JĂ©rusalem. Soudain, une femme qui avait Ă©tĂ© prise en flagrant dĂ©lit dâadultĂšre a Ă©tĂ© violemment jetĂ©e aux pieds de JĂ©sus. Ce sont les chefs religieux du temple de JĂ©rusalem qui ont jetĂ© la prostituĂ©e aux pieds de JĂ©sus. Ces chefs exigeaient que JĂ©sus prononce un jugement sur le sort de cette femme, comme le dictait la loi de MoĂŻse. «âMoĂŻse, dans la loiâ», disaient les scribes et les Pharisiens, «ânous a ordonnĂ© de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tuâŻ?â» (Jean 8:5).
Ellen White, commentant cette histoire, a Ă©crit ceci :
Le respect quâils affichaient cachait une tĂ©nĂ©breuse machination ourdie en vue de sa ruine. On saisissait cette occasion pour obtenir sa condamnation, persuadĂ© quâon aurait des preuves pour lâaccuser quelle que fĂ»t sa rĂ©ponse. Sâil acquittait cette femme, on lâaccuserait de mĂ©priser la loi de MoĂŻse. Sâil dĂ©clarait quâelle mĂ©ritait la mort, on lâaccuserait auprĂšs des Romains dâassumer une autoritĂ© dont ils avaient le monopole. (JĂ©sus-Christ, Ellen White, p.456)
Toutes les personnes prĂ©sentes attendaient avec impatience ce que JĂ©sus allait dire. Mais, Ă leur grande surprise, JĂ©sus sâest simplement accroupi et sâest mis Ă Ă©crire dans le sable avec son doigt. Personne ne sait avec certitude ce quâil Ă©crivait. Les scribes et les pharisiens Ă©taient irritĂ©s que JĂ©sus nâait pas rĂ©pondu Ă leur question. Lorsquâils le pressĂšrent Ă nouveau, JĂ©sus se leva et dit : «âQue celui de vous qui est sans pĂ©chĂ© jette le premier la pierre contre elle.â» (Jean 8:7). Le MaĂźtre Ă©crivit Ă nouveau dans le sableâ; le message quâil Ă©crivit eut un fort impact sur les accusateurs de la condamnĂ©eâ; un par un, ils sâen allĂšrent.
Quand JĂ©sus sâest finalement relevĂ© et quâil regarda autour de lui, les accusateurs Ă©taient partis. Il se tourna alors vers la femme et dit : «âFemme, oĂč sont ceux qui tâaccusaientâŻ? Personne ne tâa-t-il condamnĂ©eâŻ?â» Devant la foule, la femme rĂ©pondit, pleine de honte : «âNon, Seigneur.â» JĂ©sus la regarda alors et lui dit : «âJe ne te condamne pas non plusâŻ; va, et ne pĂšche plus.â» (Jean 8:10-11).
Cette merveilleuse histoire a un message dâespoir pour chacun dâentre nous. Nous remarquons clairement comment JĂ©sus a pardonnĂ© et restaurĂ© la vie de cette femme qui avait Ă©tĂ© prise en «âflagrant dĂ©lit dâadultĂšreâ». Par les mots «âJe ne te condamne pas non plusâŻ; va, et ne pĂšche plusâ», JĂ©sus donne Ă cette femme une seconde chance, une occasion de pardon, pour commencer une nouvelle vie dans la puretĂ© et la saintetĂ©.
Dâautre part, lâacte de JĂ©sus Ă©crivant «âsur la terreâ» (Jean 8:6) contient Ă©galement une leçon de grĂące et de misĂ©ricorde pour chacun de nous. Il est trĂšs intĂ©ressant de noter quâĂ deux reprises, Dieu a Ă©crit «âavec son doigtâ» sur des tablettes de pierre (Exode 31:18) et sur la surface dâun mur (Daniel 5:5). Sur les tables de pierre, Dieu a Ă©crit sa loi, qui est Ă©ternelle, et sur la surface dâun mur, Dieu a Ă©crit la sentence de mort contre un roi mĂ©chant nommĂ© Belshazzar.
Nous pouvons alors conclure que Dieu Ă©crit dans la pierre ce quâil entend rester pour toujours. Ce qui est Ă©ternel et irrĂ©vocable. Nous nous demandons alors, quâest-ce que Dieu Ă©crit sur le solâ? Nous pouvons conclure que sur le sol, Dieu Ă©crit ce quâil veut effacerâ; car le vent et la pluie, le temps est capable dâeffacer Ă jamais tout ce qui est Ă©crit sur la terre.
Lâacte de JĂ©sus dâĂ©crire «âsur la terreâ» a montrĂ© aux accusateurs quâil offrait Ă cette femme honteuse le pardon, la restauration et une seconde chance de recommencer Ă zĂ©ro. Jâai entendu une fois lâhistoire dâun pasteur qui, jeune homme, avait commis ce quâil estimait ĂȘtre un grave pĂ©chĂ©, et bien quâil ait demandĂ© Ă Dieu de lui pardonner, il a traĂźnĂ© le fardeau de ce pĂ©chĂ© avec lui toute sa vie. Il nâĂ©tait pas sĂ»r que Dieu lui avait vraiment pardonnĂ©.
Un jour, on lui a parlĂ© dâune femme ĂągĂ©e qui avait des visions. Il a entendu dire que pendant ces visions, elle avait de frĂ©quentes conversations avec le Seigneur. Au bout dâun certain temps, le pasteur a finalement rassemblĂ© assez de courage pour rendre visite Ă cette femme.
Elle lâa invitĂ© Ă entrer et lui a offert une tasse de thĂ©. Vers la fin de la visite, il posa la tasse sur la table et regarda la vieille dame dans les yeux.
«âEst-il vrai que parfois vous avez des visionsâ?â» demanda-t-il.
«âOuiâ», lui rĂ©pondit-elle.
«âEst-il Ă©galement vrai que pendant ces visions, vous parlez souvent au Seigneurâ?
«âOuiâ», rĂ©pondit-elle Ă nouveau.
«âEh bienâŠ, la prochaine fois que vous aurez des visions et que vous parlerez au Seigneur, pourriez-vous lui demander quelque chose pour moiâ?â»
La femme a regardé le pasteur avec un peu de curiosité. On ne lui avait jamais demandé cela auparavant :
«âOui, ça me ferait trĂšs plaisirâ», rĂ©pondit-elle. «âQue voulez-vous que je lui demandeâ?â»
«âEh bien,â» commença le pasteur, «âpourriez-vous lui demander quel pĂ©chĂ© votre pasteur a commis quand il Ă©tait jeuneâ?â»
La femme, trÚs curieuse désormais, accepta.
Quelques semaines passÚrent et le pasteur rendit à nouveau visite à la femme. AprÚs une autre tasse de thé, prudemment et timidement, il lui demanda :
«âAvez-vous encore eu des visionsâ?
«âOui, jâen ai euâ», rĂ©pondit la femme.
«âAvez-vous parlĂ© au Seigneurâ?
«âOui.â»
«âLui avez-vous demandĂ© quel pĂ©chĂ© jâavais commis quand jâĂ©tais jeuneâ?â»
«âOuiâ», rĂ©pondit la femme, «âje lâai faitâ».
Le pasteur, nerveux et effrayé, a hésité un instant puis a demandé :
«âEh bien, quâest-ce que le Seigneur vous a ditâ?
La femme regarda le visage de son pasteur et lui répondit doucement :
âLe Seigneur mâa dit quâil ne se souvenait pas.â
Dieu pardonne complĂštement. Le prophĂšte MichĂ©e, Ă©crivant sur le pardon divin, sâest interrogĂ© :
Quel Dieu est semblable Ă toi, Qui pardonnes lâiniquitĂ©, qui oublies les pĂ©chĂ©s Du reste de ton hĂ©ritageâŻ? Il ne garde pas sa colĂšre Ă toujours, Car il prend plaisir Ă la misĂ©ricorde. Il aura encore compassion de nous, Il mettra sous ses pieds nos iniquitĂ©sâŻ; Tu jetteras au fond de la mer tous leurs pĂ©chĂ©s. (MichĂ©e 7:18-19)
Laissez-moi vous dire que le mĂȘme JĂ©sus qui a Ă©tendu sa misĂ©ricorde Ă ce pasteur troublĂ© et Ă cette femme honteuse, aujourdâhui, vous tend la main et vous dit : âJe ne vous condamne pas non plusâ; va et ne pĂšche plusâ. Le pardon divin est Ă votre disposition en ces moments prĂ©cis. Aujourdâhui, le Seigneur vous invite par ces mots : âVenez et plaidonsâŻ! dit lâĂternel. Si vos pĂ©chĂ©s sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neigeâŻ; Sâils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.â (EsaĂŻe 1:18)
CONCLUSION
Quâest-il arrivĂ© Ă la femme de notre histoireâ? Est-elle retournĂ©e Ă sa vie de pĂ©chĂ©â? Eh bien, laissez-moi vous faire part de ce quâEllen G. White nous dit Ă son sujet :
Cette femme pĂ©nitente est devenue lâune des plus fidĂšles amies de JĂ©sus. Elle lui a restituĂ© son pardon et sa compassion par un amour et un culte dĂ©vouĂ©s. Par la suite, lorsquâelle se tint au pied de la croix, frappĂ©e par le chagrin, quâelle vit lâagonie sur le visage de son Seigneur, quâelle entendit son cri amer, son Ăąme fut Ă nouveau transpercĂ©e, car elle savait que ce sacrifice Ă©tait dĂ» au pĂ©chĂ©. Sa profonde culpabilitĂ© qui avait contribuĂ© Ă provoquer cette agonie du Fils de Dieu, lui semblait trĂšs lourde. Elle sentait que les douleurs qui avaient transpercĂ© le corps du Sauveur Ă©taient pour elleâ; le sang qui coulait de ses blessures devait effacer son passĂ© de pĂ©chĂ©â; les gĂ©missements qui sâĂ©chappaient de ses lĂšvres mourantes Ă©taient dus Ă sa transgression. Son cĆur Ă©tait affligĂ© dâun chagrin qui dĂ©passait toute expression, et elle sentait quâune vie dâabnĂ©gation expiatoire compenserait mal le don de la vie, acquis pour elle Ă un prix si infini. (Ellen White. The Spirit of Prophecy, vol. 2. p. 352 – traduction libre)
Nous pouvons voir quâaprĂšs avoir Ă©tĂ© pardonnĂ©e, cette femme a vĂ©cu un changement complet dans sa vie. Sa gratitude envers JĂ©sus Ă©tait telle quâelle a choisi dâĂȘtre sa disciple, et lâune des plus loyales. Mais une chose que nous ne devons pas oublier, câest quâelle a suivi JĂ©sus jusquâĂ la croix. Lorsque la plupart des gens ont abandonnĂ© JĂ©sus, elle a courageusement tĂ©moignĂ© de sa foiâ!
Cette femme qui a trouvĂ© un jour le pardon, a fini par ĂȘtre une fidĂšle disciple du Seigneurâ! Elle nâest pas restĂ©e lĂ oĂč Il lâa trouvĂ©e. Elle a choisi de vivre une vie consacrĂ©e Ă Dieuâ! Elle a choisi de tout abandonner, de tout laisser derriĂšre elle et de marcher dans la voie de la justice et de la puretĂ©.
Lorsque nous faisons lâexpĂ©rience du pardon, nous sommes prĂȘts Ă tout abandonner pour le Seigneur, mais nous ne pouvons surtout pas nous taire. Comme cette femme, vous aussi vous renoncerez Ă tout pour suivre JĂ©sus et dire : âSeigneur, jâiraiâ.
Questions de réflexion
- Pourquoi la femme de cette histoire a-t-elle été emmenée à Jésus ?
- Quâenseigne lâattitude de JĂ©sus envers la femme adultĂšre ?
- Existe-t-il dans ton passé un péché qui, bien que confessé et pardonné, continue à te condamner ? Pourquoi refuses-tu de te défaire de ta culpabilité ?
- Que se passe-t-il dans la vie de ceux qui vivent lâexpĂ©rience du pardon divin ?